Aya de Yopougon, tome 5 / Marguerite Abouet & Clément Oubrerie

Publié: 26 février 2010 dans Bande dessinée
Le cinquième tome de la très sympathique série Aya de Yopougon, dont je vous avait déjà parlé ici-même il n’y a pas si lontemps, est paru récemment.
On y retrouve bien sûr Marguerite Abouet au scénario et Clément Oubrerie au dessin.

aya5.jpgRésumé

Pas de résumé pour une fois…
Malgré toute ma bonne volonté, je pense qu’il est quasiment impossible de résumer ce cinquième épisode sans vous ruiner les rebondissements des précédents (ceux qui ont commencé la série comprendront).

Mon avis

A défaut de résumer les épisodes précédents (ce qui est d’ailleurs bien fait par les auteurs au début de ce tome), attardons nous un peu sur celui-ci.
Complètement dans la continuité des quatre premiers tome ce nouvel épisode des aventures d’Aya de Yopougon nous permet de retrouver toutes les qualités de cette série.

On replonge avec joie dans l’ambiance de la vie d’Abidjan et de ses alentours – Yopougon est rappelons-le un quartier populaire de cette grande ville ivoirienne – un joli travail sur les couleurs étant réalisé par Clément Oubrerie et ses assistants coloristes, s’ajoutant aux connaissance de Marguerite Abouet sur cette ville qui l’a vu grandir.

On reprend bien sûr les histoires des personnages là où on les avait laissées à la fin du tome précédent. On prend alors plaisir à retrouver tous les protagonistes – Aya forcément, mais aussi Féli, Innocent, Grégoire, Adjoua et les autres –  toujours aussi attachants pour la plupart. Je peux vous dire sans vous gâcher tout le suspense qu’il y a fort à parier qu’on les retrouvera encore pour un moment, cet épisode s’achevant, comme tout les autres d’ailleurs, sur un rebondissement final appelant une suite.

Ce tome s’intéresse davantage que les autres aux rapports qu’entretiennent les Ivoiriens avec la religion, ou disons plutôt les religions, puisque certaines, assurément plus proches de la secte, ne semblent pas très catholiques…
Avec l’humour qui caractérise cette série, Abouet se moque gentillement de la crédulité naïve de certains habitants, lorsque d’autres s’en mettent plein les poches en créant leur Eglise – ici l’Eglise réformée de Dieu Aucun Malade – réalisant miracle sur miracle, avec l’aide de leurs complices, rémunérés pour leur talents d’acteur…
Elle y revient d’ailleurs plus longuement dans le fameux « bonus ivoirien », avec un texte autobiographique non dénué d’humour sur ces précheurs-guérisseurs de plus en plus nombreux, et ces nouvelles églises qui poussent comme des champignons, en Côte-d’Ivoire comme ailleurs en Afrique…

Ce cinquième épisode d’Aya de Yopougon est toujours aussi plaisant à lire et donne bien sûr envie de poursuivre cette série.
Si ce n’est pas encore fait, je vous conseille de la découvrir. Idéal pour passer d’agréables moments de bonne humeur et de rigolade, entre deux romans noirs par exemple.
Par contre, commencez vraiment par le début : ça serait dommage de ne pas profiter pleinement des nombreux rebondissements proposés par les auteurs.
En plus du sixième tome d’Aya, d’autres séries ainsi qu’une adaptation d’Aya en dessin animé est dans les projets des auteurs…

A signaler : Marguerite Abouet, créatrice d’Aya a fondé Des livres pour tous, une association créant des bibliothèques de quartier en Afrique, pour rendre le livre plus accessible, notamment aux enfants, malheureusement « trop souvent éloignés et/ou privés d’accès à la culture et à l’expression ». Une première maison de quartier-bibliothèque à ouvert ses portes non pas à Yopougon, faute d’avoir trouvé le soutien nécessaire, mais à Adjamé, autre quartier populaire d’Abidjan. Une seconde bibliothèque devrait voir le jour, au Sénégal cette fois-ci. Pour plus d’informations sur cette initiative louable, rendez-vous sur le site de l’association.


Aya de Yopougon (tome 5), de  Marguerite Abouet (scénario) & Clément Oubrerie (dessin), Gallimard (2010), 106 pages.

commentaires
  1. Nico dit :

    Je te le conseille, il est bon, malgré une fin un peu abrupte.

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  2. Hannibal dit :

    Merci, je le lirai à l’occasion.

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  3. Nico dit :

    Un bon épisode, comportant tout de même quelques longueurs (les passages concernant la recherche de Moussa et les charlatans sont un peu longuets).

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  4. Hannibal dit :

    Je dois avouer que je ne m’en souviens pas des masses mais c’est bien possible. Ca me fait surtout penser que j’ai pas lu le 6e.

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  5. Jean-Claude Ramdam dit :

    ça aurait été sympa et mérité de signaler la très grande qualité des dessins de Clément Oubrerie qui n’est pas pour rien dans le succès de la série.Ce sont des livres salutaires et  » d’utilité publique » qui mettent à mal la plupart des idées reçues sur l’Afrique. A lire donc après un « Tintin au Congo »!

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  6. Hannibal dit :

    Merci de le signaler. C’est vrai que j’aurai pu insister davantage sur les dessins. Clément Oubrerie fait effectivement avec cette série un excellent travail. Tout à fait d’accord avec ta réflexion.

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