Archives de la catégorie ‘Autour du polar’

Comme l’an dernier, l’équipe de Polars Pourpres a contacté plusieurs lecteurs de polars avertis / webchroniqueurs pour qu’ils vous proposent les romans qu’ils jugent incontournables cet été.

Neuf personnes (dont bibi) ont mis en avant trois romans à emporter dans vos valises pour les vacances. Les sélections sont disponibles sur cette page.

Une fois n’est pas coutume, j’ai fait la part belle à la littérature jeunesse puisque deux de mes trois choix sont facilement lisibles par des ados (bon, le troisième aussi en fait, les ados lisent de tout…). Bien sûr, ils sont aussi facilement lisibles par des adultes, et c’est tant mieux !

Les trois romans que je vous conseille de lire les pieds dans l’eau, sur la plage, à l’ombre d’un arbre ou partout ailleurs sont…
 

Doglands, de Tim Willocks

Lorsque Tim Willocks s’essaie à la littérature pour la jeunesse, la réussite est encore au rendez-vous. Doglands raconte l’histoire de Furgul, un chiot élevé dans un terrible chenil de lévriers. Il découvre que lui et ses soeurs sont des bâtards et doivent fuir pour ne pas être tués. Le début d’un parcours semé d’embûches pour Furgul, qui rêve de pouvoir libérer sa mère. Roman initiatique mais aussi d’aventure, non dénué d’humour et de critique sociale, Doglands rappelle certains textes d’Orwell ou de Jack London. Un grand livre, qui plaira aux jeunes comme aux moins jeunes.

Voir aussi : la chronique complète

 

Bettý, d’Arnaldur Indriðason Betty

Trop chaud sur la plage ? Passez donc un moment en Islande avec Bettý. Délaissant le commissaire Erlendur le temps d’un roman, Arnaldur rend hommage au roman noir américain, et à James M. Cain en particulier. Bien qu’on sache dès le départ comment va se terminer l’histoire (l’auteur arrange à sa sauce Le facteur sonne toujours deux fois), le texte, construit avec machiavélisme n’en reste pas moins efficace. L’histoire est forte et un rebondissement venu d’ailleurs ne manquera pas de vous laisser pantois. Une vraie réussite !

Voir aussi : la chronique complète

Luz, de Marin Ledun

Luz a 14 ans. C’est le début des grandes vacances. Elle veut avoir un portable et un maillot deux pièces. Un repas estival qui s’éternise, l’apéro qui coule à flot, et voilà Vanier (le meilleur ami de son père) qui la regarde d’une étrange façon. Il lui fait peur et Luz décide de quitter les lieux, pour ne plus le voir et aller se baigner à la rivière. Le début d’une journée cauchemardesque. On s’identifie vite au personnage de Luz, parfaitement crédible. Le cadre, rural, est bien décrit, on s’y croirait. Marin Ledun aborde avec intelligence différents sujets liés à l’adolescence (la découverte de soi, les premières amours, la difficulté des rapports familiaux…) sans jamais tomber dans le côté gnangnan. Une vraie réussite que ce court roman à lire à tout âge. A consommer au camping, les pieds dans l’eau.

Voir aussi : rien du tout pour l’instant car la chronique complète, faut toujours que je la fasse, mais je vais peut-être relire le bouquin d’abord. En tout cas c’est très bon alors allez-y !

Comme pas mal de monde, j’ai toujours trop de choses à lire et pas assez de temps pour le faire, mais si vous voulez me proposer – et surtout proposer aux autres visiteurs du blog – quelques polars (ou même d’autres romans, ou BD ou autres, je ne suis pas sectaire), n’hésitez surtout pas !

Bonnes lectures estivales, bonnes vacances !

Indic8.jpgIl n’est déja pas toujours évident de s’astreindre à la rédaction des chroniques, mais quand le temps manque (je passe des concours en ce moment) et qu’en plus la clé USB contenant lesdites chroniques rend l’âme sans crier gare (argh !) cela devient tout de suite plus problématique… Plusieurs heures de perdues… Ça m’apprendra à ne pas sauvegarder mes données régulièrement…

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Le temps que je me calme et que je vous prépare d’autres papiers, je ne peux que vous conseiller, pour vous faire patienter un peu, de lire deux revues sorties ces derniers jours.

L’Indic, la revue des Fondus au noir, dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois par ici, en est désormais à son 8e numéro. Ce coup-ci, le dossier central est consacré à la prison, dans le polar mais aussi la SF, avec entre autres une interview de René Fregni, qui sait de quoi il parle.

La seconde, c’est Alibi, un petit nouveau dont le premier numéro vient de paraître. C’est cher ma foi (15€), mais la revue présente bien et compte pas loin de 150 pages. Ses créateurs – des journalistes, notamment du Courrier International – la présente comme un magbook (cet anglicisme veut nous faire comprendre qu’on est entre le livre et la revue, je crois). Après l’avoir un peu feuilleté, je peux seulement vous dire que c’est de la belle ouvrage, au moins esthétiquement parlant (mais le contenu a l’air pas mal non plus). Il y aura aussi un site normalement, mais pour l’instant c’est encore en chantier.

Je commence tout juste la lecture de ces deux numéros, que je lis petit à petit, pour faire durer le plaisir.

Je reviendrai peut-être vous en parler plus en détail dans les prochaines semaines.

Le meilleur de 2010

Publié: 18 janvier 2011 dans Autour du polar

Pour vous faire patienter en attendant une nouvelle flopée de chroniques (que j’essaie d’écrire en ce moment) voici le traditionnel bilan de l’année écoulée. Pour ne pas vous noyer sous les bouquins, j’essaie de restreindre ma sélection à cinq auteurs (ou titres) maximum par catégorie.

 

Découvertes 2010

 

derniersjoursd'unhommeorphelinsdesangRuptureétédecristalseullesilence

 

Concernant les auteurs que j’ai découverts l’année dernière et que je relirai surement, je retiendrai :

 

Pascal Dessaint, avec Les derniers jours d’un homme

Patrick Bard, avec Orphelins de sang

Simon Lelic, avec Rupture

Philip Kerr, avec L’été de cristal

R.J. Ellory, avec Seul le silence et Vendetta

 

J’aurai aussi pu citer Aurélien Molas, Yvon Coquil, Neil Cross, Volker Kutscher, Philippe Georget, Sebastian Fitzek… qui ont été de bonnes découvertes, mais j’ai dis cinq, non ?

 

 

Confirmations

 

Hypothermiecamp des mortscadresnoirshttps://i0.wp.com/www.editions-metailie.com/img/couv/couv-1005.gifunehistoired'amourradioactive

 

En 2010, j’ai aussi retrouvé avec plaisir des auteurs que j’avais déjà eu l’occasion de lire et que je relirai car j’ai beaucoup aimé leur nouveau livre. Il s’agit de :

 

Arnaldur Indridason, avec Hypothermie

Craig Johnson, avec Le camp des morts

Pierre Lemaître, avec Cadres noirs

Claude Bathany, avec Country Blues

Antoine Chainas, avec Une histoire d’amour radioactive

 

J’ai aussi eu beaucoup de plaisir à lire de nouveau Johan Theorin, Gianrico Carofiglio, Franck Thilliez, Dominique Manotti, Chris Haslam

 

 

Non-polar

 

folie de dieu

 

Cette année, j’ai encore moins lu de non-polars que d’habitude et pas grand chose de vraiment mémorable, mis à part un titre, que je vais remettre en avant ici.

 

La folie de Dieu, de Juan Miguel Aguilera

 

 

Bande dessinée

 

bulledeBertoldaya5grasse carcasse

 

Pareil, allez savoir pourquoi, je n’ai pas lu beaucoup de bandes dessinées en 2010 et il y en a quelques unes qui sont passé à l’as au niveau des chroniques, faute de temps et d’envie de les chroniquer. Je retiendrai donc seulement :

 

La bulle de Bertold, des Argentins Agrimbau & Ippóliti

Le 5e tome d’Aya de Yopougon, toujours aussi bon et toujours signé Marguerite Abouet & Clément Oubrerie

Et Manu Larcenet, plus noir que d’habitude, dans le premier volet de Blast (Grasse carcasse)

 

 

Déceptions

 

SweetHearts Clubinconnudunordvilleinsoumise

 

Enfin, le podium des grosses déceptions avec, dans l’ordre, les romans dont je vous déconseille vivement la lecture :

 

1) SweetHearts Club de Jo-Ann Goodwin (vainqueur dans la catégorie « plus mauvais polar lu de l’année »)

2) L’inconnu du nord d’Anna Jansson (vainqueur dans la catégorie « si vous voulez devenir spécialiste de la grippe aviaire »)

3) La ville insoumise de Jon Fasman (vainqueur dans la catégorie « thriller qui n’en est pas un du tout mais que c’est quand même mieux quand on dit que c’en est un pour vendre »)

 

 

Malgré des bonnes découvertes, je suis un peu resté sur ma faim en 2010, où j’ai moins lu et chroniqué que d’habitude (en grande partie à cause d’un boulot chronophage). On va essayer de se rattraper en 2011…

Noir sur la ville, cru 2010

Publié: 25 novembre 2010 dans Autour du polar

En attendant de prochaines chroniques, un retour sur le festival Noir sur la ville, organisé comme tous les ans à Lamballe (22) par l’association La fureur du noir.

Je pourrai en faire des tartines (avec du beurre salé bien sûr), mais je vais essayer de faire simple.

 

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Débat sur le polar aujourd’hui, avec Claude Mesplède, Alain Le Flohic (La Fureur du noir), Bernard Strainchamps (Bibliosurf) et Caroline et Emeric (Fondu au noir).

Photo : DR, trouvée sur le site de l’association

 

Noir sur la ville c’est :

 

– Une ambiance extrêmement chaleureuse

– Des auteurs aussi sympas que talentueux (ou l’inverse, je sais plus)

– Un accueil comme vous ne pouvez même pas l’imaginer (un grand merci à tous les bénévoles et en particulier à Fréderic Prilleux et Alain Le Flohic)

– Des débats et des rencontres fort intéressants, animés par des gens passionnés qui savent de quoi ils parlent, et où le public est invité à poser des questions et à amener ses idées

– Des stands tenus par les membres d’associations d’amoureux du polar (Fondu au noir, 813), ainsi que La Noiraude (pas vraiment une asso mais bon, ils aiment quand même le polar alors ça va). En fait, pour ceux qui ne le saurait pas, il s’agit d’un fonds spécialisé de la bibliothèque de Pordic (22), spécialisé dans les nouvelles noires (plus de 3300 références).

 

Un excellent week-end où j’ai eu l’occasion de discuter (plus ou moins longuement) avec (dans le désordre) : Joseph Incardona, Emmanuelle Urien, Pascal Dessaint, Francis Mizio, Patrick Bard, Hafed Benotman, Gianni Pirozzi, Christian Roux, Claude Bathany, Maïté Bernard, Claude Mesplède, Pascale Fonteneau, Damien May, etc…

Polyglotte, j’aime beaucoup les langues (sauf la langue de bœuf et la langue de bois) et j’ai eu l’occasion de pratiquer un peu l’espagnol avec Carlos Salem et l’anglais avec Graham Hurley.

Ravi aussi d’avoir fait la connaissance des Fondus au noir, de certains membres de 813 et des auteurs vainqueurs du concours de nouvelles (Cyrille Aubry, Philippe Delaoutre, Annick Demouzon, Jérôme Picot et Dom Roy).

 

Un superbe week-end donc, et un salon formidable qui donne de nombreuses envies : envie de lire, envie de découvrir de nouveaux auteurs, envie d’écrire (si si, mais de là à passer à l’acte, il y a un pas), et surtout une vraie envie, celle d’y retourner l’an prochain !

A Lamballe (mais pas que…)

Publié: 20 novembre 2010 dans Autour du polar

Week-end chargé, puisque je suis à Lamballe, mais pas que… (trop de choses en même temps !)

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Rennes aime le polar

Publié: 21 octobre 2010 dans Autour du polar

Je regrette souvent qu’en matière de polar, comme pour beaucoup d’autres choses, il se passe trop d’évènements à Paris et pas assez ailleurs. Pendant quelques mois, je suis plusieurs jours par semaines à Rennes, et j’avoue qu’en ce moment je n’ai pas à me plaindre.

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Rennes, la nuit, par Marc Salmon

Au printemps dernier, la bibliothèque de Rennes Métropole, les Champs-Libres, avait proposé un cycle intitulé « Et pour quelques polars de plus ». D’heureux veinards ont pu entendre au fil des conférences Claude Mesplède, Lalie Walker, Didier Daeninckx, Jean-Bernard Pouy, Gérard Alle…
Je n’ai malheureusement rien vu de ce cycle, travaillant alors à Quimper.

Cet automne, Rennes remet le paquet, avec une succession d’évènements autour du polar, pas forcément concertés d’ailleurs, mais force est de constater qu’il se passe beaucoup de choses autour de ce genre littéraire dans l’une des capitales bretonnes (avec Nantes).

Samedi, c’est L’école de Caen qui invite à rencontrer des illustrateurs, des éditeurs et des auteurs (pas que polar) dans le cadre de la seconde édition de la manifestation « Les auteurs se livre-nt », au centre commercial Colombia, dans le centre de Rennes.

C’est plutôt axé thriller, mais il y a du beau monde. Au programme : Maxime Chattam, Jean-Luc Bizien, Laurent Scalese, Jean-François Parot, Erik Wietzel, Ingrid Desjours, Gilles Legardinier, Laurent Brard, Stephan Ghreener, Laurent Luna…

ZUP-Sud--par-Gerard.JPGZUP sud (Rennes), par Gérard du photo club du pays de Châteaugiron

La bibliothèque de La Bellangerais, l’une des onze bibliothèques de quartier de la ville (située au nord) propose jusqu’à demain une exposition intitulée « Romans policiers du monde », réalisée avec la participation de la BILIPO.
Une dizaine de panneaux propose de découvrir la littérature policière de par le monde. Tous les continents y passent, et il y a là de quoi se faire une belle liste d’auteurs, du polar indien au roman noir du Nicaragua en passant par le hard-boiled néo-zélandais et bien d’autres.

https://i0.wp.com/fureurdunoir.free.fr/IMG/jpg/polar_sur_la_ville.jpgL’exposition sera ensuite visible à la médiathèque Lucien Herr de  Saint-Jacques, commune limitrophe de Rennes (au sud-ouest) du 2 au 13 novembre, puis à la médiathèque La Source de Noyal-Châtillon (commune au sud de Rennes) du 16 au 27 novembre.

Ces deux communes ce sont associées pour proposer la manifestation « Polar sur la ville » qui court jusqu’à fin novembre.
Plusieurs expositions, un Cluedo grandeur nature, des rencontres diverses (dont une intervention de Christophe Dupuis d’Entre-Deux-Noirs sur les polars du monde à laquelle je n’ai malheuresement pas pu participer), sans oublier la musique et le cinéma. Le programme complet est disponible ici.

Les éditeurs ne sont pas en reste.
La librairie Critic – bien connue des Rennais – s’est lancé dans l’aventure éditoriale et connaît déjà un véritable succès avec Le Projet Bleiberg de David S. Khara. Le roman, très positivement chroniqué par le médiatique et prescripteur Gérard Collard a fait le buzz et s’est rapidement retrouvé en tête des ventes sur plusieurs sites de vente en ligne bien connus. Résultat : le livre est momentanément indisponible car l’éditeur n’avait pas prévu un tel succès et doit donc faire un second tirage. Je vous reparle de ce Projet Bleiberg dès que j’arrive à mettre la main dessus.

Les PUR – Presses Universitaires de Rennes – y vont aussi de leur publication, avec cette étude intéressantes publiée en juillet dernier dont je vous reparlerai peut-être.
Introduction, table des matières, 4e de couverture et informations sur les auteurs sont disponibles sur le site de l’éditeur.

https://i0.wp.com/www.pur-editions.fr/couvertures/1279033478.jpgManières de noir. La fiction policière contemporaine sous la direction de Gilles Menegaldo et Maryse Petit (Rennes : Presses Universitaires de Rennes, coll. « Interférences », 2010, 337 p.)

Cet ouvrage mene l’enquête sur le roman policier : à quoi sert-il aujourd’hui ? Quelle a été son évolution depuis les années 70 ? Quelle est sa place actuelle dans la littérature ? La contamination par le « noir » de la littérature générale est examinée ici, à travers les œuvres d’auteurs européens et américains contemporains, tels que Fred Vargas, Thierry Joncquet, Didier Daenincks, Ian Rankin, David Peace, Henning Mankel, les frères Vaïner, James Ellroy, Jerome Charyn, Michael Connelly, etc, mais également celles d’écrivains mainstream comme Graham Swift, Kasuo Ishiguro ou encore Patrick Modiano, eux aussi séduits par la « manière noire » qui participe à divers degrés de leur imaginaire fictionnel.

Je vais essayer d’en profiter un peu. Avec un peu de chance il y aura un train qui roulera vers Rennes samedi, ou bien je vais encore devoir jouer du pouce.

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Polars Pourpres fête ses cinq ans !

Peut-être ne connaissez vous pas encore cette excellente base de données collaborative sur le polar ?

Si c’est le cas, venez découvrir le nouveau visage du site, tout nouveau tout beau (merci Nico !).

Etant donné que je fais partie de ce projet, je pourrai parler de ce site pendant des heures mais les actes étant plus efficaces que les longs discours, allez y faire un tour.

Pas besoin de s’inscrire pour visiter. Par contre, si vous souhaitez noter les polars que vous avez lus et laisser un petit commentaire en lien avec votre note, là, il faudra montrer patte blanche. L’inscription est simple, rapide et gratuite et ne vous engage absolument à rien.

Sinon, concernant mon blog, vous l’aurez remarqué, je manque en ce moment de temps, tout à la fois pour lire et pour chroniquer. Beaucoup de boulot en ce moment, sans parler de la Coupe du monde…

Hé oui… personne n’étant parfait, j’ai un petit penchant pour le sport et bizarrement, j’ai du mal à lire en regardant les matches !

A venir, dès que je trouve un peu de temps, des chroniques sur Kadogos, Le bal des débris, Les ombres de Chicago ou encore SweetHearts Club.

A très vite…

Vous n’avez sans doute pas pu passer à côté de l’information tant les médias ne parlent que de ça.

Dans 9 jours maintenant débutera en Afrique du Sud la grande messe quadriennale du football, j’ai nommé la Coupe du monde.

A cette occasion, le site du journal Le Monde (en partenariat avec l’éditeur J’ai Lu) nous propose un polar interactif de Caryl Férey, intitulé Muti. C’est à lire uniquement sur Internet.

Forcément, si Le Monde a choisi Caryl Férey, ce n’est pas un hasard. Il connaît bien ce pays et nous avait déjà gratifié à son sujet d’un grand roman noir de nombreuses fois récompensé : Zulu (j’en avais parlé ici-même).

https://i0.wp.com/rivieres.pourpres.net/divers/muti.jpgDe quoi ça cause ?

L’action se déroule au Cap, en Afrique du Sud donc, à quelques jours de la fameuse Coupe du monde. Un grand espoir du football sudafricain, qui allait à coup sûr briller devant le monde entier, est retrouvé mort, et qui plus est émasculé. L’enquête est confiée au Lieutenant Saul Dukobe, qui a reçu de ses supérieurs une contrainte de discrétion. La population ne doit pas savoir que le jeune héros des Bafana Bafana – l’équipe nationale sudafricaine – a fini dans un terrain vague, séparé de son membre viril.

Comment ça se présente ?

Sous forme de feuilleton. Tous les jours vers midi, un nouvel épisode, avec un bref rappel des épisodes précédents.

Le texte figure sur une photo, agrémentée d’une ambiance sonore. Sur cette photo figurent aussi d’autres éléments qui peuvent être (en vrac) : des portraits de Sudafricains célèbres, de la musique, des infos en tous genres sur d’autres personnages de l’histoire… Au fil de l’histoire, on nous propose aussi des vidéos, des liens…

On saluera les magnifiques photographies d’Alice Buckley qui nous plonge en Afrique du Sud, ainsi que les dessins d’Edmond Baudouin, auteur de BD.

Le site de Muti nous propose aussi de nombreux liens (un journal du Cap et quelques activités « Web 2.0 » via Facebook et autres Twitter (j’avoue que j’ai pas trop approfondi cet aspect du projet).

On en était au 7e épisode aujourd’hui, et il en aura 15 au total.

A la mi-course, c’est très sympa, j’aime beaucoup, mais je crains qu’étant donné le format très limité Caryl Férey ne puisse pas développer son texte comme il l’aurait peut-être souhaité.

Je vous en reparlerai sûrement plus tard.

Si vous voulez tenter l’aventure, ça se passe par ici

C’est le printemps, l’occasion pour moi de vous présenter les derniers numéros de trois revues consacrées aux littératures policières. Je vous avais déjà parlé ici-même de la revue 813 ou encore de L’Indic. Vient s’y ajouter le dernier Temps Noir, revue que je connaissais sans jamais encore l’avoir eue entre les mains.

 

 

Indic5.JPGL’Indic, souvenez-vous, c’est une revue consacrée au genre noir (elle est d’ailleurs sous-titrée « Noir Magazine ») habituée des dossiers thématiques.

 

Après le jeu, la ville, l’alcool et le sport (ici), c’est l’humour qui passe maintenant sous la loupe des Fondus.

On y parle humour noir surtout, bien sûr, avec un zoom sur l’oeuvre de Marc Behm, mais aussi plein d’autres références de lecture pour rire noir, jaune, ou tout simplement se fendre la gueule.

 

Au programme de ce numéro, une interview intéressante d’Ayerdhal, qui signe son retour avec Résurgences (suite du fameux Transparences), de nombreuses chroniques fort argumentées (Anaisthêsia, Sukkwan Island, Bien connu des services de police, etc.), une sympathique nouvelle brestoise, une grille de mots croisés, et bien d’autres rubriques.

 

Vous pouvez si vous le souhaitez recevoir un nouveau numéro de L’Indic dans votre boîte aux lettres tous les quatre mois. Pour cela, il suffit de contacter l’association Fondu au noir. Passez-donc sur leurs site, sur lequel vous pourrez entre autres choses découvrir une sympathique interview de Craig Johnson.

 

 

Après nous avoir proposé un spécial Simenon en décembre, l’association 813 revient avec un nouveau numéro – le 107e – placé sous le signe de l’hommage, avec un triple coup de projecteur.813n-107.jpg

 

Hommage au regretté Thierry Jonquet tout d’abord, avec une interview de Patrick Mosconi, qui a été son éditeur et ami ; la présentation de trois de ses romans par des connaisseurs, et une très bonne nouvelle, bien représentative de son oeuvre, parue en 1998 dans Libération.

813 signale aussi, et à juste titre que Gallimard vient de faire paraître un Folio Policier regroupant quatre des meilleurs romans de l’auteur. Pour quelques euros, vous aurez donc dans votre bibliothèque Les Orpailleurs, Moloch, Mygale et La Bête et la Belle, quatre excellents romans noirs. Indispensable donc !

 

En 2000, Frédéric Dard nous quittait. Pour les dix ans de sa mort, 813 nous propose de redécouvrir cet auteur très prolifique et non moins talentueux. Au programme, une longue interview croisée de Daniel Sirach et Maxime Gillio, deux piliers de l’association des Amis de San Antonio ; un point sur les « romans noirs » de l’auteur que Fleuve Noir ressort actuellement, et les souvenirs de Marie-France Dayot, qui l’a bien connu en tant qu’assistante d’édition au Fleuve Noir.

 

Le troisième hommage se présente quant à lui sous la forme d’un dossier sur la littérature « hippolicière », comprenez les polars se déroulant dans le milieu du cheval. Il s’agit d’un hommage à Dick Francis, ancien jockey professionnel auteur d’une quarantaine de polars hippiques décédé en février dernier, mais pas seulement. Plus largement, Didier Agostini, qui maîtrise vraiment son sujet, nous dresse l’inventaire de ce sous-genre, de Conan Doyle et son Flamme d’argent à Dominique Manotti avec A nos chevaux !

 

Ajoutez à cela une interview de Don Winslow, une rencontre avec Joseph Bialot (auteur du très bon 186 marches vers les nuages sur lequel la revue revient), un peu de cinéma, et de nombreuses chroniques diverses et variées.

Pour obtenir la revue, vous y abonner ou adhérer à l’association 813, une seule adresse : www.813.fr.

 

 

tempsnoir-n-13.jpgTroisième et dernier titre de cette petite revue de presse printanière avec le dernier numéro de Temps Noir, « La Revue des Littératures Policières ».

 

Contrairement aux deux autres, cette revue est assez chère, mais aussi proportionnellement fournie, ceci expliquant cela. Présentée au format livre, ce sont quelques 300 pages sur les littératures policières qui nous sont données à lire.

A l’affiche de ce numéro, Les mains rouges, une pièce en trois actes inédite de Jean Meckert (a.k.a. Amila).

 

Au menu aussi :

– Manchette et la bande dessinée : un entretien suivi d’éditoriaux de l’auteur parus initialement dans « BD, l’hebdo de la bande dessinée ».

– Un dossier de Franck Lhomeau sur les « premiers Français de la Série Noire » (1948-1953)

– Un excellent entretien du même Frank Lhomeau avec Jean-Claude Zylberstein, le père de la non moins excellente collection « Grands Détectives » chez 10/18. L’entretien est suivi de quelques lettre de Jim Thompson adressées à Zylberstein.

– Un coup de projecteur sur le film criminel, avec des entretiens de Pierre Charrel avec François Guérif, Nicolas Boukhrief et Nicolas Winding Refn, mais aussi la très intéressante « DVDthèque du film criminel », classée par pays concoctée par Pierre Charrel.

– Roland Lacourbe nous présente le Japonais Soji Shimada et ses Meurtres du Zodiaque (roman récemment paru chez Rivages) avec une interview de l’auteur en sus.

– Des chroniques de l’incontournable Jean-Marc Lahérrère, dont vous avez pu lire les versions longues sur son excellent blog.

– Etc…

 

Signalons enfin que ce 13e numéro de Temps Noir est dédié à Thierry Jonquet et contient une longue et intéressante interview de l’auteur donnée à Jean-Marie David à l’occasion de la parution de ce qui restera malheureusement son dernier roman, Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte. En vente dans les bonnes librairies, sinon, vous pouvez aussi contacter Les Editions Joseph K. qui publient la revue.

 

 

Trois revues fort intéressantes, dont chaque numéro est attendu par les amoureux du « noir », que je vous invite à découvrir si, comme moi, ce genre littéraire ne vous laisse pas indifférent.

M comme menace / David Peace

Publié: 6 avril 2010 dans Autour du polar

Pour l’acquisition de deux Rivages/noir, les éditions Payot-Rivages offrent actuellement ce livre, qui ne peut être acheté autrement (édition hors-commerce). Pour peu que votre libraire participe à l’opération, vous pourrez alors profiter de deux nouvelles inédites de David Peace – l’auteur de la  fameuse tétralogie du Yorkshire, « Red Riding Quartet ». Elles s’intitulent M comme Menace et L’année du cochon.

M-comme-Menace.jpgLa première nouvelle, M comme menace – ou plus sobrement M en version originale anglaise – met en scène, en une vingtaine de pages une histoire de disparitions d’enfants au Japon, à la fin des années 1980.
Cette nouvelle est assez déroutante dans la forme. Elle est très hachée, en petits paragraphes, donnant à voir tantôt le point de vue du criminel tantôt celui de l’inspecteur. Les personnages sont apparemment des souris – je ne suis pas sûr d’avoir tout compris à ce niveau là, bizarre le délire, mais bon, pourquoi pas – sans que cela ne change vraiment la nature de leurs agissements, par rapport à ce que sont capables de faire des humains j’entends. Et puis de nombreux paragraphes s’achèvent sur une équation du type M=x, x pouvant être tour à tour Mystère, Monstre, Meurtre, Mémoire…
A cela s’ajoute un rythme parfois très saccadé, l’auteur n’hésitant pas à faire se succéder des phrases de deux-trois mots, voire parfois d’un seul, ce qui ne rend pas très facile la lecture.

La seconde nouvelle, L’année du cochon m’a paru plus abordable, et de ce fait sûrement, plus plaisante, enfin façon de parler, puisque plaisant n’est sans doute pas le qualificatif le plus approprié. Elle s’inspire de l’histoire vraie de Kiyoshi Okubo, un Japonais condamné pour viol, et qui dès sa sortie de prison – on est en 1971 – a fait régner la panique dans la préfecture de Gunma pendant deux mois, assassinant huit jeunes femmes et violant cinquante-huit autre.

L’histoire est raconté par un homme, dont la soeur a disparu. Il est certain qu’elle a été enlevée et mène l’enquête, dans l’espoir de la retrouver encore en vie.

Le personnage principal de la nouvelle a également existé.

A ces deux nouvelles vient s’ajouter un « catalogue raisonné » de la collection Rivages/noir. Après celui thématique consacré aux « Familles », qui se trouvait dans un autre Rivages/noir offert, paru l’an dernier à la même époque, voici que François Guérif nous propose un classement topographique. Celui-ci s’effectue aussi bien par pays, région ou continent que par type d’endroit (le milieu carcéral, la campagne, la route…).

Comme le précédent, qui figurait dans Mes dix règles d’écriture d’Elmore Leonard (il va falloir que je vous en parle ici aussi un de ces quatre) ce « catalogue raisonné » est très intéressant, mais surtout très frustrant. Personnellement, il me fait voir tout les bons romans noirs que je n’ai pas lus, et que je n’aurai vraisemblablement jamais le temps de lire (snif…).

Le catalogue est en ligne sur cette page du site de l’éditeur. Chaque page d’explication a en vis-à-vis une oeuvre d’art (photo, collage, dessin) ma foi très appropriée et humoristique, comme celle-ci – que je trouve très sympa – qui illustre la page consacrée au Royaume-Uni.

https://i0.wp.com/www.payot-rivages.net/dossiers/rivages-noir-2010/images/underground_bas.gif

Ah, et certains d’entre vous se sont peut-être demandés quels romans j’avais achetés pour avoir droit à ce cadeau. Pas de cachotteries entre nous. Le choix fut cornélien mais j’ai finalement opté pour Roseanna – il est grand temps que je découvre Sjöwall et Wahlöö, ces précurseurs du polar nordique (que j’aime tant), et leur fameux inspecteur Martin Beck – l’autre roman étant Le quartier de la fabrique de Gianni Pirozzi, dont je n’ai lu que du bien. Comme pour tout les autres livres, reste « juste » à trouver le temps de les lire…


M comme Menace (M, 2001) suivi de L’Année du cochon (The Year of the Pig, 2003) de David Peace, Rivages/noir (2010). Traduit de l’anglais par Jean-Paul Gratias, 62 pages + Catalogue raisonné.