Archives de la catégorie ‘Fantastique’

Ça (It) est un roman d’horreur écrit par Stephen King et initialement publié en 1986.
En France il a été édité pour la première fois chez Albin Michel en 1988 dans une traduction de William Olivier Desmond.

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L’histoire débute en octobre 1957. Alors qu’il jouait avec un bateau en papier dans les rues de Derry (Maine) un jour de pluie torrentielle, le petit George Denbrough, six ans, est massacré par un espèce de démon qui se terrait dans les égouts sous l’apparence d’un clown.
Un peu plus tard, plusieurs adolescents dont Bill « le bègue », le frère aîné de George, vivent des événements surnaturels sinistres et échappent, qui a un clown sanguinaire, qui a un loup-garou…

Mon avis

Sans être un grand fan de Stephen King, j’en ai lu quelques uns. J’en ai appréciés certains, aimés d’autres, La ligne verte et 22/11/63 notamment. Plus rarement, j’ai été déçu (Cellulaire), et je suis passé à côté de Dreamcatcher, que j’avais trouvé excessivement long pour pas grand-chose au final.
En toute honnêteté, si je n’avais pas acheté la version audio de celui-ci, je ne serai sans doute pas allé au bout. Je me suis forcé à le terminer pour voir si la fin était bonne. J’ai trouvé ça encore pire que le reste. Je ne peux pas trop en dévoiler mais disons que j’ai trouvé une certaine scène où la plupart des protagonistes se trouvent dans les égouts particulièrement grotesque et douteuse.
Si ce titre est aussi connu, j’imagine que c’est avant tout pour la figure du clown maléfique et la mise en scène des peurs de l’enfance plutôt que pour la qualité du scénario (très inégale) ou la profondeur des personnages (souvent assez caricaturaux).

Beaucoup d’aller-retour dans le temps et même des historiettes parallèles – on pense à l’histoire du Black Spot par exemple – qui allongent d’autant le roman mais qui sont parfois, paradoxalement, plus intéressantes que l’intrigue principale, laquelle ne va pas assez droit au but à mon goût (comme si Stephen King avait voulu faire durer le plaisir).
Les scènes d’épouvante, qui devraient être la base de ce type de roman, ne sont pas toujours bien écrites (ou traduites ?). Certaines m’ont plus fait rire de par le style et les mots utilisés qu’effrayé et j’ai eu assez vite l’impression que tout cela tournait en rond.
À choisir, j’ai préféré les scènes de robinsonnades du Club des ratés dans les « Friches mortes ».

En bref, un pensum les deux tiers du temps. Je ne comprends pas l’engouement qu’a pu avoir ce livre, à mon avis très loin en qualité des meilleurs romans écrits par Stephen King. À réserver aux aficionados du « maître de l’horreur ».

Ça (It, 1986), de Stephen King, Albin Michel (1988). Traduit de l’anglais (États-Unis) par William Olivier Desmond. Initialement publié en France en deux volumes de 627 et 506 pages.
Écouté dans la version Audible (2016), interprété par Arnaud Romain, deux parties de 26h28mn et 21h38mn.

Mémoires d’un détective à vapeur est un texte qui aurait été écrit par Viat & Oleg Koulikov et aurait été traduit de l’anglo-russe par André-François Ruaud. Il a été publié en 2018 aux éditions Les Moutons électriques et fait partie de la saison 1 des « Saisons de l’étrange ».

41y1xssgwolRésumé

Le récit s’ouvre à London tandis que se préparent les festivités impériales du troisième millénaire. La ville est désormais la plus grande métropole de l’empire anglo-russe. On s’y promène en taxicoptère en redoutant ce que trame la dictature solidariste française.
Un détective privé, Jan Marcus Bodichiev, y résout différentes énigmes grâce à ses petites cellules grises et à ses connaissances poussées en informatique.

Mon avis

Drôle de livre que ce Mémoires d’un détective à vapeur.
Il n’a vraisemblablement pas été traduit de l’anglo-russe. Ni par André-François Ruaud ni par personne. On peut aussi raisonnablement douter de l’identité des auteurs. L’éditeur, Les moutons électriques, nous précise avec facétie que ces fragments écrits par Viatcheslav Pavlovitch Koulikov ont été réunis après sa mort par son fils Olav. Ce même Viat Koulikov qui a assisté Bodichiev dans certaines des ses enquêtes – son Watson en somme.

À mi-chemin entre le recueil de nouvelles et le roman – chaque chapitre correspond peu ou prou à une enquête menée par Bodichiev -, Mémoires d’un détective à vapeur emprunte les codes des classiques du roman à énigme. S’il ne travaille pas directement pour le Nouveau Scotland Yard, il est amené à les aider. Il n’est pas rare de croiser des clins d’œil à Sherlock Holmes, auquel Bodichiev fait inévitablement penser, physique mis à part – il a un certain embonpoint, qui ne l’empêche pas, fort heureusement, de rester alerte.

L’univers dans lequel évoluent les personnages est assez déstabilisant. Le système de datation n’étant plus le même, on ne sait plus trop si on se situe dans le présent, le futur ou une dimension parallèle. Peu importe. Les références sont en tout cas nombreuses et parfois assez cocasses – on apprend au détour d’une histoire que Valéry Giscard d’Estaing est le président du « gouvernement français en exil ».
Il est amusant de voir que des éléments d’anticipation servent de point de départ à certaines intrigues, comme ces meurtres d’hommes d’affaires à l’aide de la régulation climatique, invention permettant aux nantis d’avoir en permanence le temps qu’ils souhaitent au-dessus de leur maison. C’est parfois moins plaisant lorsqu’une invention tombe à point nommé pour résoudre une énigme bien intrigante par ailleurs.

Parue dans le cadre de la première salve de « Saisons de l’étrange », série de romans courts d’aventures policières et fantastiques dirigée par Melchior Ascaride, Vivian Amalric et Arthur Plissecamps, cette uchronie originale est assez savoureuse dans l’ensemble. On y croise des énigmes de chambre close, un antiquaire mystérieux ou encore des domestiques connectés. Si la résolution de certaines énigmes, un peu facile, peut décevoir, l’originalité de l’ensemble et l’écriture, délicieusement surannée, donnent envie de poursuivre l’aventure. Ça tombe bien, un second opus des enquêtes de Bodichiev est prévu prochainement.

Mémoires d’un détective à vapeur, de Viat & Oleg Koulikov, Les Moutons électriques/Les Saisons de l’étrange (2018). Traduit de l’anglo-russe par André-François Ruaud, 270 pages.

Un Tour sur le bolid’ est une novella de Stephen King paru au Livre de poche en 2000.
Elle a été traduite de l’anglais (États-Unis) par William Olivier Desmond.

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Alan Parker, étudiant sérieux, vit seul avec sa mère. Vieillissante, fumeuse invétérée, pas sportive du tout, elle a un grand cœur… fragile. S’il n’est pas étonné quand on lui apprend que sa mère a fait une légère crise cardiaque, il panique. Car il n’a pas de voiture et aucune envie d’arriver trop tard à l’hôpital. Il brandit son pouce en bord de route, mais ce vieil homme sinistre qui le prend en stop n’a rien pour atténuer ce mauvais pressentiment qui l’habite.

Mon avis

À mi-chemin entre longue nouvelle et court roman, ce texte de 94 pages, peu connu et difficilement trouvable seul aujourd’hui, n’est pourtant pas le plus mauvais qu’ait écrit Stephen King, loin de là. Initialement parue en 2000 sur Internet (il s’agit d’un des premiers bestsellers dans le domaine du livre numérique) cette novella, un temps commercialisée au Livre de poche, est désormais lisible des lecteurs français dans le recueil Tout est fatal.
L’amorce est assez classique. Partant d’un univers on ne peut plus réaliste, tout est fait par le King pour que la tension devienne palpable et que l’imminence d’une catastrophe devienne inéluctable. Au moment fatidique, l’auteur instille la dose de fantastique qui donne alors un tour particulier au récit. Après s’être effondré de fatigue et de peur dans un cimetière, Alan ne sait plus s’il est dans un cauchemar ou seulement victime de paranoïa liée au stress. Et le lecteur non plus…

Redoutable d’efficacité à défaut d’être des plus innovants, ce court texte fantastique peut se lire sur le bord d’une route, plus vite qu’il ne faut de temps pour qu’une voiture s’arrête.

Un Tour sur le bolid’ (Riding the Bullet, 2000), de Stephen King, Livre de poche (2000). Traduit de l’anglais (États-Unis) par William Olivier Desmond, 94 pages.

L’Affaire Charles Dexter Ward est un classique du thriller fantastique, écrit par l’Américain Howard Phillips Lovecraft en 1936.

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Charles Dexter Ward découvre un jour que Joseph Curwen, jugé pour sorcellerie à Salem, est un de ses ancêtres. Curieux de nature, il part à la recherche de son histoire. Dès le début de son enquête, Charles acquiert de prodigieuses connaissances historiques, compensées par une étrange amnésie du temps présent. Il développe en outre un inquiétant mimétisme avec son aïeul.

Mon avis

Avis très mitigé pour ce roman court ou cette longue nouvelle (130 pages).
L’histoire en elle-même est très intéressante. J’ai été ravi de voir que la fin de la nouvelle rehaussait largement son niveau plutôt moyen jusqu’alors.
Je ne connaissais pas Lovecraft sinon de nom et certaines personnes m’avaient prévenu : « ses histoires sont bien mais il écrit mal ». Je confirme ce point : je trouve que c’est mal écrit, le style étant même parfois vraiment désagréable à la lecture. Ayant lu ce livre en français, il est vrai que c’est peut-être la traduction qui est à mettre en cause.

L’idée de ce roman alliée à l’écriture d’un King ou d’un Chattam aurait sans doute produit un chef-d’œuvre. Là, c’est un roman moyen.

L’Affaire Charles Dexter Ward (The Case of Charles Dexter Ward, 1936), de Howard Phillips Lovecraft, J’ai Lu (2002). Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jacques Papy, 126 pages.