Tout le bleu du ciel est un roman de Mélissa Da Costa paru en février 2019 chez Carnets Nord, éditeur qui a malheureusement été contraint de mettre la clef sous la porte depuis (liquidation judiciaire).
Il est depuis peu disponible en Livre de poche.
Résumé
Émile, 26 ans, apprend qu’il est atteint d’une maladie orpheline dégénérative s’apparentant à un Alzheimer précoce. Il va avoir des trous de mémoire, des problèmes à se repérer, de plus en plus de difficultés à pratiquer des choses simples et à se souvenir du nom de ses proches… Son espérance de vie est estimée, au mieux, à deux ans. Ne voulant pas mourir sans souvenirs dans un hôpital, branché à des machines et devant des proches compatissants, Émile décide de profiter au mieux du temps qui lui reste à vivre et de voyager. Mais pour ça, il lui faut trouver un compagnon de voyage. Il met donc une annonce en ligne.
Mon avis
Bien qu’on sache dès les premières lignes comment tout cela va se terminer – par la mort inévitable d’Émile –, on se prend rapidement d’intérêt pour cette histoire assez originale et finalement assez peu larmoyante (c’était une crainte que l’on pouvait avoir à la lecture du résumé et des toutes premières pages). Émile fait donc, via une petite annonce, la connaissance de Joanne, une jeune fille mystérieuse et quasi mutique, toute de noire vêtue, chapeau compris, qui aime s’adonner à la méditation et à la contemplation de la nature. Les personnages et leurs réactions sont globalement très crédibles et on comprend assez aisément leurs choix de vie, provoqué par des évènements divers dont l’auteur nous dévoile les précisions au fur et à mesure, à l’aide de flashbacks plutôt bien sentis dans l’ensemble. Sur le final, ils sont de plus en plus nombreux et l’ensemble est de plus en plus confus mais c’est peut-être un choix fait délibérément par Mélissa Da Costa pour faire coïncider la trame de son récit avec la confusion de plus en plus grande qui règne dans l’esprit d’Émile.
Difficile d’en dire beaucoup plus sur le parcours d’Émile et Joanne et sur les péripéties qu’ils vivront en cours de route sans trop dévoiler l’intrigue. Sur leur chemin, ils vont faire de belles rencontres et apprendre à se connaître, à force de devoir se faire confiance.
Bien que l’écriture soit très simple, une certaine poésie se dégage du texte par moments et le personnage de Joanne et son rapport au monde est particulièrement intéressant.
Bien que loin de mes standards de lecture, j’ai lu sans déplaisir ce roman qui a semble-t-il connu un certain succès en librairie. Ce qui est somme toute assez mérité au final car il n’est pas évident de parler de ce type de sujet sans tomber dans la noirceur plombante ou la mièvrerie inappropriée. Mélissa Da Costa, dans ce qui est son premier roman qui plus est, a su trouver un bon équilibre tout en nous proposant quelques rebondissements bien trouvés.
Tout le bleu du ciel, de Mélissa Da Costa, Carnets Nord (2019), 654 pages.