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La Daronne est un roman de Hannelore Cayre paru en Métailié/Noir l’an dernier.
(Il est depuis peu sorti en poche chez Points.

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La Daronne, c’est l’histoire de Patience Portefeux, la cinquantaine fatiguée, veuve, mère de deux enfants. Elle partage ses journées entre son travail d’interprète et sa mère, qu’elle accompagne dans sa fin de vie, elle qui est de plus en plus souvent atteinte de crises de démence. Son travail de traduction, elle le fait essentiellement pour un client : la Justice. Il s’agit de rendre dans la langue de Molière des conversations téléphoniques, en arabe et plus ou moins codées, afin que la police et les magistrats puissent faire le tri dans ces milliers d’heures d’écoute de délinquants potentiels ou avérés.
Patience est consciencieuse, elle travaille d’arrache-pied, sans compter ses heures. Alors on lui fait suer le burnous mais malgré la fatigue, elle ne rechigne jamais. Quand elle accède un jour à un dossier concernant un go fast raté, la machine se dérègle et Patience se retrouve engagée, presque malgré elle, dans un double jeu dangereux et sans retour.

Mon avis

On connaissait Hannelore Cayre depuis une dizaine d’années et sa trilogie consacrée à l’avocat Christophe Leibowitz (Commis d’office, Toiles de maître, Ground XO). Depuis, elle s’était faite plus discrète en littérature mais pas au cinéma, où elle a officié à tous les niveaux. Scénariste, réalisatrice – elle a adapté elle-même son premier roman, avec Roschdy Zem dans le rôle du commis d’office –, et même actrice, dans un rôle de… juge. Presqu’un comble pour cette avocate pénaliste de formation.
On ne sera donc pas étonné que la vraisemblance soit au rendez-vous lorsqu’elle décrit les rouages des procédure judiciaires, microcosme qu’elle connaît sur le bout des doigts (voir cette passionnante interview). Mais en plus d’être avocate, Hannelore Cayre est avant tout une excellente raconteuse d’histoires. On retrouve avec plaisir son humour mordant et ses personnages originaux et bien campés. Certaines idées, chez d’autres, auraient pu être casse-gueules. Chez elle il n’en est rien, comme cette brillante trouvaille que de mettre la Daronne en couple avec… un policier. La tension dramatique n’en est que plus exquise et permanente, à l’image de la relation entre Walter et son beau-frère Hank dans la série à succès Breaking Bad où, là aussi, un Monsieur Tout-le-monde à l’apparence innocente se retrouve embringué dans le trafic de drogue.
Si les seconds couteaux ne sont pas délaissés pour autant, le personnage de la Daronne est lui exceptionnel. Fille de truand ayant beaucoup bourlingué, jeune mère puis jeune veuve, hypermnésique. Son parcours est atypique, tout comme sa reconversion !

Avec La Daronne, oeuvre multi-récompensée – Grand Prix de Littérature Policière notamment – Hannelore Cayre signe assurément son meilleur roman à ce jour. Tantôt dramatique tantôt drôle, mais jamais politiquement correct, ce court texte est excellent. Et que dire de son personnage. La Daronne est inoubliable !

La Daronne, de Hannelore Cayre, Métailié/Noir (2017), 176 pages.

Un peu moins de temps ces jours-ci fêtes obligent mais voici une dernière chronique pour la route pour 2012.
Par ailleurs, sachez que plusieurs livres lus cette année, et non des moindres (Tijuana Straits de Kem Nunn, Luz de Marin Ledun), restent non-chroniqués à ce jour. J’essaierai de le faire l’année prochaine, ça sera une de mes résolutions du nouvel an.
Je vais aussi tâcher de vous préparer le traditionnel best-of annuel.
Voici donc pour la dernière chronique, bien d’actualité en cette période hivernale.

Le dernier lapon
, paru en septembre dernier chez Métailié, est le premier roman d’Olivier Truc.

Résumé

Kautokeino, Laponie centrale.
Le centre culturel lapon devait dévoiler au public un précieux tambour sami, légué par un vieil explorateur. Seulement, le bâtiment est cambriolé en pleine nuit la veille de sa divulgation et la pièce en question est la seule à avoir disparu. A qui peut bien profiter le vol de cette objet d’art traditionnel ? S’agit-il d’un acte politique ?
Peu après, les choses se compliquent sérieusement pour la police locale lorsqu’un éleveur de rennes est retrouvé assassiné avec les oreilles en moins, tranchées d’une étrange manière.
Dans cette paisible ville du grand nord, deux évènements de ce type en si peu de temps questionnent. Se pourrait-il qu’il ne s’agisse pas d’une coïncidence ?

Mon avis

« Aslak avait appris à aimer ces montagnes ce jour-là quand son grand-père lui avait dit : « Tu vois Aslak, ces montagnes, elles se respectent les unes les autres. Aucune n’essaye de monter plus haut que l’autre pour lui faire de l’ombre ou pour la cacher ou pour lui dire qu’elle est la plus belle. On peut toutes les voir d’ici. Si tu vas sur la montagne là-bas, ce sera pareil, tu verras toutes les autres montagnes autour. » Jamais son grand-père n’avait autant parlé. Sa voix était calme, comme toujours. Un peu triste peut-être. « Les hommes devraient faire comme les montagnes », avait dit le vieil homme. » Aslak ne disait rien. Il regardait son grand-père, et il regarda le paysage qui s’étendait autour de lui. Jamais les montagnes alanguies de Laponie n’avaient été aussi belles. Les vagues infinies de bruyère avec leurs tons de feu, de sang et de terre, étincelaient et crépitaient de vie sous les rayons du soleil. Son grand-père prit un bois de renne qu’il avait ramassé en chemin. Il sortit son couteau et commença à tailler le bois. Ils étaient restés silencieux pendant des heures au sommet de cette montagne. À la fin, le grand-père avait montré le bois à Aslak. Il avait gravé leurs initiales, et la date du jour. Puis il avait calé le bois de renne entre deux grosses pierres. Il était fatigué. Avant de redescendre vers le campement, il avait pris la main d’Aslak et lui avait dit : « Ainsi, quand je serai mort, les hommes pourront dire que je suis passé par ici ce jour avec mon petit-fils. »

Le point fort de ce roman est sans aucun doute le dépaysement qu’il nous procure. Bien qu’il soit français, Olivier Truc vit en Suède depuis près de vingt ans et nul doute qu’il connait bien les contrées qu’il nous décrit avec talent. Sa plume alerte rend parfaitement les merveilleux paysages du grand nord. La neige, les fjords, les longues périodes sans soleil, etc. : on s’y croirait. On découvre aussi avec plaisir et intérêt les particularités du peuple sami, son histoire, ses traditions, le monde de l’élevage, les malheurs qu’il a rencontrés…

« Klemet conduisait rapidement. Il dépassa le commissariat, continua jusqu’à la sortie de Kautokeino et emprunta un sentier qui serpentait sur le haut de la colline qui dominait le village. Il s’arrêta enfin. Des voitures et des motoneiges étaient déjà garées là. Certains habitants du village avaient déployé des peaux de rennes et s’étaient installés avec des thermos et des sandwichs. Des enfants couraient en criant, leur mère leur dit de se taire. Les gens étaient couverts de parkas, de couvertures, de chapkas. Certains sautaient sur place. Aucun ne détournait le regard de l’horizon. La lueur magnifique se reflétait de plus en plus ardemment sur quelques rares nuages qui reposaient mollement au loin. Nina était saisie. Elle regarda sa montre. 11 h 13. On voyait maintenant nettement un halo vibrionnant troubler le point d’horizon que chacun fixait. […] Les enfants s’étaient tus, le silence était impressionnant, à la hauteur de l’instant. Nina ne connaissait pas ce phénomène dans le sud de la Norvège, mais elle en ressentait pourtant pleinement la puissance charnelle et même spirituelle. »

Le couple d’enquêteurs, assez atypique est rapidement attachant. Ils font partie de la brigade des rennes, une unité transfrontalière chargée de gérer tout ce qui concerne l’élevage des rennes, activité première des Sami, et toutes les affaires qui peuvent en découler (vols, querelles entre éleveurs, arnaques aux assurances…), et ce aussi bien en Norvège qu’en Suède ou en Finlande. Klemet est un vieux de la vieille, qui a bourlingué dans de nombreux commissariats du pays et à qui on ne la fait pas. Il est sami et ne supporte pas certains de ses collègues, ou certains politiciens, qui aiment à chercher des poux à son peuple, depuis trop longtemps stigmatisé. Nina est un peu son contraire. Elle est toute jeune, sort à peine de l’école de police et ne connait rien de la région, où elle vient d’être mutée.

« À Kautokeino, les gros bras ne couraient pas les rues. Il suffisait de secouer les gens de la bonne façon. Quand il ne s’agissait pas d’histoires de rennes bien sûr, car là, les règles n’étaient plus les mêmes. Kautokeino était relativement épargné par les histoires de drogue. Il y en avait, comme partout ailleurs, mais les trafiquants étaient généralement des routiers de passage. »

Le roman a beau être assez long – quelque 450 pages – on ne s’ennuie pas du tout à sa lecture. Les deux enquêtes principales sont intéressantes et plusieurs autres histoires concernant les personnages secondaires sont peu à peu amenées par l’auteur, qui nous plonge dans le passé de la région, lequel cache de nombreux secrets bien sûr. Le suspense est maintenu de bout en bout, avec quelques rebondissement bienvenus à la clef, et la conclusion est à la hauteur (je précise pour qu’il n’y ait pas de mauvaise compréhension que ce qui suit n’est pas ladite conclusion, je ne vais pas non plus vous gâcher la fin du roman, non mais oh !).

« – Je l’ai vu dimanche, lâcha enfin Aslak. Dimanche. Il était mal. Mal. Mal tout le temps. Pouvait plus. Il est venu manger ici. On s’était croisés à l’ouest, à trois quarts d’heure d’ici. Je lui ai dit de s’occuper de ses rennes. Il en avait de mon côté. Et du côté de Johan Henrik. Il était dépassé. […] C’est vous qui l’avez tué. C’est vous. Vos règles, vos tracés. On ne peut plus vivre de l’élevage comme avant. »

Olivier Truc nous offre avec Le dernier lapon un premier roman très réussi et particulièrement dépaysant. Une lecture idéale pour l’hiver, à savourer au coin du feu. On en redemande.



Le dernier Lapon
, d’Olivier Truc, Métailié/Noir (2012), 452 pages.

Bettý, publié en Islande en 2003 sous le même titre, est un roman noir d’Arnaldur Indriðason paru aux éditions Métailié fin 2011.
Contrairement à tous les romans de l’auteur traduits jusqu’à présent en français, il ne fait pas partie de la série consacrée au commissaire Erlendur.

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Cette histoire est de celles où l’on sait dès le départ qu’elle va mal se terminer. Dès les premières lignes, le personnage principal nous explique que s’il est actuellement en détention provisoire dans la prison de Litla-Hraun (la plus grande d’Islande), c’est à cause de Bettý. Il se demande s’il aurait pu empêcher ça, mais c’est trop tard. Bettý l’a pris dans ses filets et, aveuglé par son amour, il n’a rien vu venir.

Mon avis

« Aurais-je pu prévoir cela ? Aurais-je pu me rendre compte de ce qui se passait et me protéger ? Me retirer de tout cela et disparaître ? Je vois, maintenant qu’on sait la façon dont tout ça s’est combiné, que j’aurais dû savoir où on allait. J’aurais dû voir les signaux de danger. J’aurais dû comprendre bien plus tôt ce qui se passait. J’aurais dû… J’aurais dû… J’aurais dû… »

Délaissant le temps d’un livre (originalement publié en 2003) la série qui lui a valu une renommée mondiale et de nombreux prix prestigieux, Arnaldur en profite pour rendre hommage au roman noir qu’il affectionne. S’affranchissant totalement du célèbre commissaire Erlendur et de ses collègues – un petit clin d’œil mis à part, il n’a pas pu s’en empêcher – il nous livre une adaptation très personnelle du classique qu’est Le facteur sonne toujours deux fois, texte fort et plusieurs fois porté à l’écran sous divers titres (Les amants diaboliques, Le dernier tournant, ou tout simplement avec le même nom). L’auteur ne cache pas sa source d’inspiration, citant James M.Cain en exergue.

« Elle était là. Elle était arrivée en retard et je l’avais tout de suite remarquée parce qu’elle était… merveilleuse. Merveilleuse dès l’instant où je l’ai vue pour la première fois entrer dans la salle, au crépuscule. Derrière elle, la lumière du couloir lui faisait un halo, comme à une star de cinéma. Elle n’avait aucune crainte de se montrer féminine comme nombre d’autres femmes ; il y en avait une dans la salle qui était en anorak, assise avec les jambes sur le dossier de la chaise la plus proche. La femme qui se tenait dans l’embrasure de la porte, elle, avait une robe moulante avec de minces bretelles qui laissaient voir de gracieuses omoplates, son abondante chevelure brune lui retombait sur les épaules et ses yeux étaient enfoncés, bruns avec une pointe de blanc qui étincelait. Et lorsqu’elle souriait… »

 
En principe, le lecteur de polar un tant soi peu connaisseur sait donc déjà tout de l’histoire : la femme fatale va mettre le grappin sur l’amant pour abréger la vie du mari. Et il n’est pas loin d’avoir tout bon.

« Il y avait quelque chose en elle qui m’intriguait et je crois savoir ce que c’était. Elle avait une assurance et une prestance qu’à ce moment-là je ne m’expliquais pas. Pour elle, tout cela était une pièce qu’elle avait déjà jouée auparavant. Elle était très consciente de sa beauté et l’avait probablement toujours utilisée pour obtenir ce qu’elle voulait. Je connais peu de femmes aussi conscientes de la force que leur confèrent la beauté et le sex-appeal. Toute sa vie, elle avait mené les gens par le bout du nez et elle était tellement habile qu’on ne s’en apercevait que lorsqu’on se retrouvait dans ses bras. »

Lors d’une de ses conférences, le personnage principal, avocat spécialisé dans le droit maritime et la pêche, rencontre Bettý et succombe immédiatement à ses charmes. La magnifique et vénéneuse jeune femme lui propose alors de travailler pour son mari, un richissime armateur. Le narrateur n’est pas au bout de ses peines.

« Avant, je l’aurais peut-être méprisée de penser ainsi mais, depuis, je savais de quoi elle parlait. Je la comprenais. Je comprenais ce qu’elle racontait sur le niveau de vie et la fortune, les richesses qui vous permettent de vivre comme des rois et de vous débarrasser de tous les soucis quand vous ne pouvez pas vous payer telle ou telle chose. Et elle était Bettý. Pour moi, il n’y avait pas moyen de mépriser Bettý. Au contraire. Je m’empêtrais de plus en plus dans sa toile. C’était notre lune de miel et elle m’aveuglait jusqu’à me cacher le soleil. Je l’adorais. »

Tout semble cousu de fil blanc et pourtant, à la moitié du roman, Arnaldur assène un énorme rebondissement venu de nulle part qui laissera plus d’un lecteur pantois, sous le choc. A se demander comment, alors qu’on croyait tout savoir, l’auteur a pu nous mener aussi astucieusement par le bout du nez pendant une centaine de pages.

«  –  Je pense parfois à un accident, dit-elle en regardant son doigt. Il y a des gens qui meurent dans des accidents de voiture. Il y en a d’autres qui font une chute lors d’une escalade en montagne. Ou qui sont victimes d’une balle perdue. Qui tombent dans une rivière. Qui ont un os de poulet qui se coince dans la gorge. Il y a tout le temps des gens qui meurent. Sur qui ça tombe ? C’est le hasard. Il n’y a aucune règle là-dedans. Il n’y a qu’à aider un peu le hasard. »

Avec Bettý, roman noir hommage construit avec machiavélisme, Arnaldur nous dévoile une nouvelle facette de son immense talent. Puisqu’il s’agit d’un exercice de style brillamment accompli, on accordera à l’élève une excellente note pour ce coup de maître.
On saluera aussi au passage le superbe travail du traducteur, personnage de l’ombre que l’on ne remercie jamais assez, Patrick Guelpa.

 


 

Bettý (Bettý, 2003) d’Arnaldur Indriðason, éditions Métailié / Noir (2011). Traduit de l’islandais par Patrick Guelpa, 198 pages.

Ground XO est le troisième roman d’Hannelore Cayre.
C’est également le troisième opus de la série mettant en scène son personnage d’avocat, Christophe Leibowitz.
Le livre fait parti de la sélection automne du Prix SNCF du Polar, catégorie « Polars français ».

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Christophe Leibowitz, notre désastreux avocat, poursuit toujours sa quête désespérée du bonheur. Ainsi, il fêtera bientôt ses vingt ans d’exercice et pourtant ne voit rien d’autre se profiler à l’horizon qu’un enchaînement de mornes causes. Mais voilà qu’un beau jour, par le hasard d’une succession, il se retrouve héritier d’une marque de cognac. Cette boisson qui conserve en France l’image de la bouteille qu’on dépoussière pour clore un repas dominical est aux Etats-Unis le symbole de la sophistication dans la culture hip-hop. Il n’en faut pas plus pour ragaillardir notre pénaliste névrosé. Riche de son carnet d’adresses au pays des dealers, il se lance avec enthousiasme dans le show-business en misant sur l’un de ses clients trafiquant de cocaïne et rappeur à ses heures, qu’il charge de chanter les vertus de son cognac. Avocat, producteur de gangsta rap et bouilleur de cru, n’est-ce pas trop pour un seul homme ?

Mon avis

C’est la deuxième fois que je lis cette auteure, et sûrement pas la dernière car j’aime beaucoup son personnage ainsi que sa façon de montrer les différents milieux dont elle parle. Par rapport à Commis d’office, celui-ci est un peu plus déjanté, avec la découverte des milieux du cognac et celui du rap. Les dialogues entres rappeurs et/ou dealers sont rendus dans une langue des cités plus vraie que nature. Je pense que l’auteur a vraiment fait du bon boulot de ce côté-là. Le personnage de Leibowitz, aujourd’hui à la tête d’un « cabinet » d’avocats, tous plus pouilleux les uns que les autres est toujours aussi bon. Mention particulière pour la toute fin de l’histoire (ceux d’entre vous qui la liront comprendront de quoi je parle).

Ground XO, d’Hannelore Cayre, Métailié/Noir (2007), 134 pages.

La Voix de l’auteur islandais Arnaldur Indriðason est le troisième roman mettant en scène l’inspecteur Erlendur Sveinsson.

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Le Père Noël a été assassiné juste avant le goûter d’enfants organisé par l’hôtel de luxe envahi de touristes, alors s’il vous plaît, commissaire, pas de vagues. C’est mal connaître le commissaire Erlendur. Déprimé par les interminables fêtes de fin d’année, il s’installe à l’hôtel et mène son enquête à sa manière rude et chaotique. Les visites de sa fille, toujours tentée par la drogue, ses mauvaises fréquentations, permettent au commissaire de progresser dans sa connaissance de la prostitution de luxe, et surtout il y a cette jolie laborantine tellement troublante qu’Erlendur lui raconte ses secrets.

Mon avis

Arnaldur Indriðason est toujours au sommet de son art dans ce troisième roman dans lequel j’ai retrouvé Erlendur, Sigurdur Oli, Ellinborg et Eva Lind avec grand plaisir. J’apprécie tout chez Arnaldur : ses personnages, si réels et attachants, son style, ses traits d’humour, son art de distiller les indices et de nous aiguiller sur de fausses pistes tout au long de ses romans.
Je ne peux que vous conseiller cet auteur, mon coup de coeur 2007, qui deviendra peut-être un référence de l’histoire du polar, qui sait ?

ATTENTION

Bien que les enquêtes d’Erlendur ne soient pas liées entres elles, je vous conseille très fortement de lire les romans d’Arnaldur dans l’ordre sans quoi vous découvririez des éléments importants de la vie des personnages. L’ordre est donc le suivant : La Cité des jarres, La Femme en vert, La Voix.

La Voix (Röddin, 2002), d’Arnaldur Indriðason, Métailié/Noir (2007). Traduit de l’islandais par Eric Boury, 336 pages.