J’irai tuer pour vous / Henri Loevenbruck

Publié: 10 Mai 2020 dans Polar français
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J’irai tuer pour vous est un roman d’Henri Loevenbruck paru en 2018 chez Flammarion.
Il vient de recevoir le Prix Polars Pourpres et est désormais disponible en poche chez J’ai lu.

pol_cover_19378Résumé

France, 1985.
Paris est touché par une vague d’attentats sans précédent. Pour des missions dangereuses et on ne peut plus secrètes, la DGSE cherche de nouveaux profils et débusque Marc Masson, déserteur de l’armée française, dans la forêt amazonienne. Leur deal est simple : plutôt que la prison, il va travailler pour eux, mais comme agent externe. Autrement dit, il travaille pour l’Etat mais il n’existe dans aucun dossier administratif. Si tout va bien, il sera grassement payé. S’il lui arrivait quoi que ce soit, personne ne le connaît, on ne l’a jamais vu.

Mon avis

Vous n’aimez pas trop les romans d’espionnage ? Vous n’êtes pas contre un peu d’aventure mais la taille des romans de DOA vous fait aussi froid dans le dos que des listes d’acronymes qui sont presque du chinois pour vous : DGSE, DST, DGSI… ? La politique-fiction ne vous rebute pas mais vous peinez à vous attacher aux personnages de Thomas Bronnec ou Dominique Manotti ? Ce roman d’Henri Loevenbruck est peut-être fait pour vous.

Largement inspiré de la carrière hors du commun d’une personne que l’auteur connaît bien, J’irai tuer pour vous allie rigueur documentaire et souffle romanesque. On sent que l’auteur, qui a longuement interrogé « Marc », s’est intéressé de très près à toutes ces questions de renseignements sensibles et au traitement de ceux-ci jusqu’aux plus hauts sommets de l’État, notamment en temps de crise ou d’élections. Ici, la gestion des otages au Liban tout particulièrement, avec ce que les calculs politiciens peuvent avoir d’abjects quand des vies sont en jeu, et pas seulement celles des journalistes capturés. Pour autant, Henri Loevenbruck ne nous donne pas à voir de manière trop froide ces évènements. Marc a de sacrées fêlures dans la carapace et sa rencontre avec Pauline après des années de beuveries et d’histoires d’un soir est une révélation. Certains passages avec son grand-père, à qui la famille allait rendre visite en Bolivie depuis Lorient, sont assez émouvants. La figure de Papi José a beaucoup compté pour Marc et a sans doute largement contribué à développer son côté intrépide et rebelle.

S’il nous apprend parfois des choses, sur les services secrets notamment, l’auteur fait la part belle à l’action et au suspense. Certains lecteurs trouveront peut-être, comme souvent dans ce genre littéraire, que le protagoniste, sans être un James Bond non plus, se sort parfois très bien de situations pourtant mal embarquées.

Rappelant par moment Je suis Pilgrim, le côté américanophile un peu pénible en moins, J’irai tuer pour vous est un récit d’espionnage d’excellente facture. Après avoir abordé le Moyen Âge, les sectes, l’alchimie ou encore avoir écrit plusieurs romans de fantasy, Henri Loevenbruck démontre une fois de plus, s’il en était encore besoin, qu’il a plus d’une corde à son arc.

J’irai tuer pour vous, d’Henri Loevenbruck, Flammarion (2018), 640 pages.

commentaires
  1. Aude Bouquine dit :

    Je suis en plein dedans !!!

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    • hoelbzh dit :

      L’espionnage n’est pas forcément ma tasse de thé à la base mais celui-ci peut plaire à tout les amateurs de polars même non férus d’espionnage pur et dur je pense.
      Bonne fin de lecture alors !

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      • Aude Bouquine dit :

        De temps en temps j’aime assez l’espionnage.
        Ici c’est tellement plus que ça !
        Il faut lire aussi « je suis Pilgrim » de Terry Hayes

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      • hoelbzh dit :

        On est d’accord.
        Je vois que vous n’avez pas lu toute la chronique, et à la limite, tant mieux, même si je m’efforce de ne pas divulgâcher quoi que ce soit d’important dans mes billets.
        En conclusion, je parle précisément de Je suis Pilgrim, lu et apprécié en 2015 pour ma part (lien vers l’article en cliquant sur le titre).

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