Le parfum d’Adam / Jean-Christophe Rufin

Publié: 5 juillet 2007 dans Polar français
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Le parfum d’Adam est le nouveau roman de Jean-Christophe Rufin, lauréat du prix Goncourt en 2001 avec Rouge Brésil. C’est un coup d’essai dans le cercle du polar pour Rufin qui écrit d’habitude des romans plus « traditionnels ».


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Pologne, printemps 2005. Juliette est une jeune militante écologiste, fragile et idéaliste. Elle participe à une opération commando pour libérer des animaux de laboratoire. Cette action apparemment innocente va l’entraîner au coeur d’un complot sans précédent qui, au nom de la planète, prend ni plus ni moins pour cible l’espèce humaine. L’agence de renseignements privée « Providence », aux États-Unis, est chargée de l’affaire. Elle recrute deux anciens agents, Paul et Kerry, qui ont quitté les services secrets pour reprendre des études, l’un de médecine, et l’autre de psychologie. Leur enquête va les plonger dans l’univers terrifiant de l’écologie radicale et de ceux qui la manipulent. Car la défense de l’environnement n’a pas partout le visage sympathique qu’on lui connaît chez nous. La recherche d’un Paradis perdu, la nostalgie d’un temps où l’homme était en harmonie avec la nature peuvent conduire au fanatisme le plus meurtrier.

Mon avis

Jean-Christophe Rufin connait le milieu qu’il décrit et son livre « sent le vrai ». L’idée que développe le livre est vraiment intéressante. On voyage aux quatre coins du monde et les descriptions, au Brésil, en Autriche, ou ailleurs sonnent toutes vraies. L’auteur, en grand voyageur a dû aller dans les lieux qu’il mêt en scène, j’imagine. L’histoire est bien trouvée et plutôt bien écrite.

Cependant des longueurs nuisent au suspense. Son livre est un roman, avec une dose de suspense et d’espionnage, mais je ne parlerait pas de « thriller » comme l’annonce la jaquette. On voit que Rufin n’est pas (encore?) un spécialiste du polar mais plus du roman plus classique. Les rouages permettant de mettre le lecteur dans un suspense terrible ne sont pas forcément au rendez-vous. Si vous voulez lire un bon roman, c’est un bon choix, si vous comptez lire un polar byen rythmé avec du suspense, passez votre chemin.

Je suis parfois dégoûté par les jaquettes qui disent n’importe quoi pour vendre, mais là c’est le pompon. Voyez plutôt : « 100 heures pour sauver l’humanité. Le premier thriller écolo »

D’abord le livre s’écoule sur une période beaucoup plus longue que 100 heures, je sais pas où ils ont pu trouver ça.
Ensuite, je ne vois pas comment on peut qualifier ce livre de « premier thriller écolo ». Citons entre autres Etat d’urgence de Crichton en 2004 et Poison vert de Patrick Nottret en 2002. En cherchant bien il y en a surement plein d’autres.
Et finalement si on veut chipoter, mais là c’est subjectif, « thriller » vient de l’anglais « thrill » qui veut dire en gros (il y a pas mal de nuances) frisson, ou sensation forte (selon mon Harrap’s). Ce roman contrairement à d’autres, ne m’a pas fait frissonner, je n’ai pas eu de sensations fortes à sa lectures.
Les éditeurs rétorqueront qu’il faut bien appâter le chaland pour vivre, mais la publicité mensongère est punie dans notre pays, et là, je trouve que cette jaquette est en plein dedans.

Le parfum d’Adam, de Jean-Christophe Rufin, Flammarion (2007), 538 pages.

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